LES BONNES PRATIQUES
À l’extérieur de votre maison
Les bonnes pratiques
À l’extérieur de votre maison
Sans le savoir, beaucoup de nos habitudes ont un impact sur la qualité de l’eau de nos lacs, de nos rivières et de notre fleuve.Une bonne partie de ce que l’on utilise pour entretenir le jardin, rénover la maison ou entretenir la piscine et l’auto aboutira ultimement dans un cours d’eau. Même l’aménagement de notre cour a un impact sur la qualité de l’eau!
Voici donc quelques mauvaises habitudes pour lesquelles nous tenterons d’expliquer les impacts ainsi que des solutions faciles pour y remédier!
Le ruissellement
Qu’est-ce que le ruissellement?
C’est l’eau qui coule (pluie, arrosage, fonte de la neige, vidange de piscine, etc.) sur les surfaces imperméables rencontrées: les toits, les stationnements et allées en asphalte, en béton ou en pavé de béton, les terrasses et patios en béton, les sols compactés, les sols nus (sans végétaux), etc.
Problématique :
Lorsque l’eau ruisselle sur des surfaces imperméables, elle accumule des polluants présents sur celles-ci (huile de moteur, hydrocarbures, métaux lourds, produits de déglaçage, engrais, pesticides, herbicides, etc.). Lors de la fonte de la neige ou des averses de pluie, cette eau contaminée est trop abondante pour être absorbée par le réseau d’égout, ce qui occasionne des débordements d’eaux usées non traitées dans les cours d’eau (surverses).
Au bout de sa course, dans le plan d’eau, elle peut conduire à l’altération des habitats fauniques, à une perte d’usage récréatif (augmentation du taux de bactéries E. coli) ou esthétique (changement de la couleur ou apparition d’odeurs désagréables), voire à une toxicité responsable de maladies ou de mortalité chez les poissons. Par ailleurs, l’eau qui ruisselle accroît l’érosion.
Solution :
Laisser s’infiltrer l’eau des pompes à puisard et de la piscine sur son propre terrain.
Récupérer l’eau de pluie en raccordant ses gouttières à un baril récupérateur d’eau de pluie ou en installant un déflecteur orienté vers les plates-bandes.
Aménager un jardin de pluie qui infiltrera de 40 à 80 % des eaux de ruissellement qu’il capte.
Réduire les surfaces imperméables qui causent le ruissellement en les remplaçant par des matériaux perméables.
Comment mettre en place ces solutions?
Poursuivez la lecture des articles suivants: Les toits et les surfaces imperméables.
En s’infiltrant dans le sol, l’eau est purifiée par les plantes et les micro-organismes présents dans le sol. Cette eau recharge les nappes d’eau souterraines nécessaires pour l’alimentation en eau des sols (agriculture) ainsi que pour notre alimentation en eau potable.
Et c’est autant d’eau qui ne viendra pas surcharger le réseau d’égouts! De plus, une eau infiltrée dans le sol ne stagne pas et ne gèle pas lorsque la température diminue!
Le saviez-vous? Au Québec, 56 villes tirent leur eau potable de nappes souterraines.
Dans plusieurs quartiers construits après 1980, les égouts sanitaires (qui collectent les eaux de la maison pour les traiter à la station) et pluviaux (qui collectent les eaux de ruissellement et les envoient à la rivière sans traitement) sont séparés. Lorsqu’on envoie l’eau des gouttières, des pompes à puisard et des piscines dans les égouts sanitaires, ceci provoque une surcharge du réseau d’égouts sanitaires, et finalement des surverses (débordement d’eaux usées non traitées dans les cours d’eau), particulièrement lors de fortes pluies. Dans plusieurs quartiers construits avant les années 1980, les égouts pluviaux et les égouts sanitaires sont combinés. Dans ces conditions, chaque pluie peut alors provoquer des débordements ou surverses.
Le saviez-vous? En 2013, 36 565 débordements d’égouts étaient liés à la pluie et à la fonte de la neige.
Source: ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire. 2013. Rapport. Évaluation de performance des ouvrages municipaux d’assainissement des eaux pour l’année 2013.
Les toits
Problématique :
Environ 60 % des eaux de ruissellement viennent des toitures! Lorsque l’eau ruisselle des toits, elle entraîne avec elle des microparticules des matériaux de la toiture (métaux lourds des toitures en cuivre et en zinc, particules d’asphalte des toitures en bardeaux d’asphalte et particules de plastique des toitures en élastomère. Cette eau contaminée aboutira tôt ou tard dans un cours d’eau .
Solution :
Raccordez votre gouttière à un baril récupérateur d’eau de pluie (avec une prise de débordement orientée vers des plates-bandes pour favoriser son infiltration dans le sol). Utilisez un déflecteur pour diriger l’eau des gouttières vers les plates-bandes (ou tout autre sol perméable) plutôt que vers la rue/entrée. Lorsque viendra le temps de rénover votre toiture, renseignez-vous sur des options moins dommageables pour l’environnement.
Lorsqu’elle est infiltrée dans le sol, l’eau est purifiée par les plantes et les micro-organismes du sol. Elle permet aussi de recharger les nappes souterraines, essentielles pour l’approvisionnement en eau des villes qui y puisent leur eau potable et pour l’irrigation des champs.
Les métaux lourds sont absorbés par les plantes et les animaux présents dans l’eau contaminée (on parle de bioaccumulation), entraînant des risques pour la conservation des espèces et pour la santé humaine, s’il s’agit d’espèces que nous consommons.
Les espèces les plus connues pour accumuler les polluants présents dans leur environnement sont les lichens, les coquillages bivalves comme les moules et les huîtres, les truites, les champignons, les abeilles, les bélugas, les dauphins et les cachalots.
Surface imperméable
Problématique :
Lorsque l’eau ruisselle sur des surfaces imperméables, elle accumule des polluants présents sur celles-ci (huile de moteur, hydrocarbures, métaux lourds, produits de déglaçage, engrais, pesticides, herbicides, etc.) et les entraîne avec elle jusqu’au bout de sa course, dans un cours d’eau. En période de fonte de la neige ou de pluie, cette eau contaminée est trop abondante pour être absorbée par le réseau d’égouts, ce qui occasionne des débordements d’eaux usées non traitées dans les cours d’eau (surverses).
Solution :
Réduisez les espaces imperméables en limitant les zones asphaltées ou bétonnées à vos stricts besoins. Quand vient le temps de les rénover, favorisez des matériaux poreux comme les blocs gazonnés, les graviers, le béton poreux, les pavés alvéolés, les blocs à joints perméables ou les pas japonais. Augmentez les zones perméables en plantant plus d’arbres, d'arbustes et de plantes, indigènes de préférence, ou en aménageant un jardin de pluie.
Au bout de sa course, dans le plan d’eau, l’eau contaminée peut dégrader des habitats fauniques, engendrer des maladies chez les poissons, altérer la qualité de l’eau et mener à la restriction, voire à la suppression de certaines activités récréatives, comme la baignade ou la pêche, ou encore entraîner des modifications esthétiques (changements de la couleur de l’eau ou apparition d’odeurs désagréables). En période de pluie et de fonte de la neige, la diminution du ruissellement réduit le risque et l’ampleur des inondations et de l’érosion.
Par ailleurs, les surfaces imperméables augmentent les îlots de chaleur.
Le saviez-vous? L’eau de ruissellement est la principale source de pollution des cours d’eau.
En infiltrant l’eau dans le sol, on réduit la quantité d’eau de ruissellement, on réduit l’érosion et on recharge les nappes souterraines, essentielles à l’alimentation en eau potable de 56 villes au Québec et à l’irrigation des champs.
Il existe maintenant plusieurs solutions de rechange à l’asphalte et au béton, qui ne sont pas nécessairement plus coûteuses, et tout aussi esthétiques et pratiques, sinon plus, et tellement moins dommageables pour l’environnement!
Par exemple, une entrée d’auto en asphalte poreux coûte entre 1 et 1,25 fois le prix d’une entrée en asphalte ordinaire (si l’entrée en asphalte ordinaire coûte 2000$, celle en asphalte poreux coûtera de 2000$ à 2500$).
En aménageant un jardin de pluie, vous créez dans votre cour un espace spécialement conçu pour infiltrer l’eau dans le sol. On estime qu’un jardin de pluie infiltre de 40 à 80 % des eaux de ruissellement qu’il capte. Faciles, peu coûteux et très esthétiques, les jardins de pluie sont une option très intéressante pour qui aime jardiner!
Pour tout savoir sur les jardins de pluie (avec des vidéos d’aménagement pas à pas), visitez le site https://www.obvmr.org/jardins-de-pluie.
Entretien de la pelouse
Problématique :
L’obsession d’avoir une pelouse parfaite à l’image d’un vert de golf nécessite une tonte très courte du gazon et un usage excessif d’engrais, d'herbicides, de fongicides et de pesticides. Lorsqu’il pleut, tous les produits utilisés pour l’entretien du gazon sont emportés avec l’eau de ruissellement et contaminent les plans d’eau. De plus, un gazon tondu trop court a un réseau racinaire moins développé et, de ce fait, infiltre moins bien l’eau et ne permet pas de réduire la quantité d’eau de ruissellement.
Solution :
Laissez les résidus de coupe du gazon à la surface de la pelouse (herbicyclage) pour réduire jusqu’à 30 % les besoins en engrais. Laissez pousser (ou planter) des légumineuses (comme le trèfle) sur votre pelouse pour fournir de l’azote, un engrais naturel qui sera diffusé en continu et en profondeur, donc qui ne ruissellera pas avec l’eau de pluie. Broyez et épandez les feuilles mortes à l’automne dès qu’elles tombent plutôt que de les ramasser afin de fournir des oligo-éléments (zinc, fer, cuivre, manganèse, sélénium, etc.) et une excellente source de carbone nécessaires à la bonne santé de la pelouse. Réduisez la fréquence de tonte de votre gazon.
Une pelouse uniforme répondant aux critères esthétiques du vert de golf ne peut se développer naturellement sans notre intervention. Parce qu’elles manquent de diversité végétale, ces pelouses sont plus vulnérables aux attaques d’insectes ravageurs et aux maladies, car le manque de variété est une occasion en or pour les espèces exotiques et indésirables de s’y établir sans trop de difficulté, la compétition étant plutôt minime. C’est pourquoi, avec le temps, d’autres espèces viennent naturellement coloniser et diversifier les pelouses uniformes. Plus il y a de variété, moins on a besoin de contrôler les intrus. Comme la diversité végétale favorise la santé des pelouses, il faut cesser de la combattre. Une pelouse au naturel sera plus durable, plus résistante aux insectes, mauvaises herbes et maladies, et nécessitera moins d’intervention (engrais, herbicides, etc.). En milieu riverain, un mélange de graminées à gazon (en raison de leur densité et de leur système racinaire très développé) sera plus efficace pour réduire le ruissellement de l’eau, favorisera l’infiltration de l’eau dans le sol, et donc l’absorption des éléments nutritifs (phosphore et azote), et réduira la contamination des plans d’eau.
Lorsqu’on utilise des engrais, des pesticides, des herbicides et des fongicides, ceux-ci restent en surface, ils ne sont pas ou peu absorbés par le sol. Lorsque l’eau ruisselle (pluie, fonte de la neige, arrosage) là où de tels produits ont été utilisés, elle les emporte jusque dans un cours d’eau.
Les engrais apportent des nutriments dans les cours d’eau et sont responsables du développement des algues, notamment des algues bleu-vert. Ces algues, à leur tour, entraînent le vieillissement précoce du plan d’eau, qui perdra sa biodiversité et la limpidité. La qualité de son eau pourrait devenir insuffisante pour l’alimentation en eau potable.
En outre, le paysage sera moins agréable, ce qui pourrait faire baisser la valeur des habitations sur ses rives, et certaines activités récréatives (baignade, pêche) pourraient être compromises. Les herbicides, pesticides et fongicides contiennent quant à eux des résidus domestiques dangereux (RDD) pour la santé et pour l’environnement.
Ressources pour une pelouse durable: http://www.pelousedurable.com/index.html (Québec Vert).
Déglaçage
Problématique :
Les composants du sel de déglaçage sont toxiques pour les milieux naturels et peuvent poser des problèmes pour la santé lorsqu’ils contaminent des cours d’eau (sources d’eau potable). Une partie du sel de déglaçage provient des surfaces de stationnements résidentiels.
Solution :
Utilisez un mélange de sable, de petit gravier et de sel tout en réduisant au maximum l’utilisation du sel dans votre mélange.
Le sel de déglaçage contient des composés du sodium, du chlore et des métaux lourds toxiques pour la faune et la flore et entraîne leur disparition. De plus, il augmente la concentration de sel dans l’eau des puits et des cours d’eau où les villes puisent leur eau potable, ce qui la rend impropre à la consommation.
Une étude réalisée à Québec dans 1452 puits privés du bassin versant de la rivière Saint-Charles montrait que 56 % de l’eau des puits contenait du chlorure de sodium. Et, dans 11 de ces puits, la concentration en sel était si importante qu’elle posait des risques sérieux pour la santé et nécessitait rapidement des travaux.
Source: Gabriel Bolduc-Deraspe, Gaétan Daigle, François Proulx, Rapport présenté à la Communauté métropolitaine de Québec, octobre 2018, Étude de l’impact des installations sanitaires autonomes et des sels de déglaçage sur la qualité d’eau des puits individuels.
En ligne: https://cmquebec.qc.ca/wp-content/uploads/2019/09/Rapport-impact-ISA-Sels-2018_Bolduc-Deraspe_VF.pdf
Sylvie-Anne Giguère, octobre 2016, Alternatives aux méthodes de déglaçage utilisées au Québec et au Canada, Essai présenté au Centre universitaire de formation en environnement et développement durable en vue de l’obtention du grade de maître en environnement (M. Env.) à l’Université de Sherbrooke.
Bande riveraine
Problématique :
Les propriétaires de terrains au bord de l’eau devraient être encore plus prudents lors de l’entretien de leur espace extérieur. L’eau qui ruisselle sur celui-ci se jette directement dans le lac ou le cours d’eau près duquel vous habitez.
Solution :
Aménager une bande riveraine permet de réduire le ruissellement de l’eau, de diminuer l’érosion et de contribuer à la santé du milieu aquatique (qualité de l’eau, préservation de la faune et de la flore).
Une bande riveraine, c’est une bande de végétation naturelle et permanente qui borde un plan d’eau. Elle constitue une zone de transition entre les milieux aquatique et terrestre.
Une bande riveraine bien aménagée remplit naturellement de nombreux services qui permettent de protéger l’eau et les écosystèmes de notre cours d’eau:
- Stabiliser les berges (réduction de l’érosion);
- Filtrer les polluants;
- Absorber les éléments nutritifs qui nourrissent les algues bleu-vert;
- Réduire le ruissellement;
- Procurer des habitats et de la nourriture pour la faune;
- Contribuer à la santé du milieu aquatique;
- Augmenter la diversité végétale et animale;
- Prévenir les inondations;
- Protéger contre les vagues et les grands vents;
- Réduire l’ensablement et le coût des travaux.
Une bande riveraine peut être simple à mettre en place: il suffit de laisser faire la nature!
En arrêtant de tondre la pelouse sur la partie qui longe le plan d’eau (consultez votre municipalité pour connaître les distances à respecter – La Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables du Québec préconise une largeur de 10 à 15 m minimum). Cela permet une action plutôt passive appelée renaturalisation qui a l’avantage de laisser à la nature le soin de choisir les végétaux de la future bande riveraine. De cette façon, les espèces qui s’implanteront naturellement seront bien adaptées aux conditions du milieu que l’on retrouve chez vous (climat, type de sol, etc.).
L’autre méthode est la revégétalisation de la rive. Contrairement à la renaturalisation, il faut mettre la main à la pâte et planter herbes, arbustes et arbres natifs du Québec.
Pour tout savoir sur l’aménagement des bandes riveraines: http://banderiveraine.org/
Bonnes pratiques d’entretien des bandes riveraines:
- Ne pas fertiliser les bandes riveraines ni les zones à proximité ;
- Pour être efficaces, celles-ci doivent s’étendre sur plusieurs mètres ;
- Éviter d’y planter des espèces exotiques envahissantes qui entrent en compétition avec les espèces indigènes jusqu’à les faire disparaître et qui entraînent une perte de biodiversité.
Aménagement paysager
Problématique :
La pelouse est gourmande en eau. On estime qu’elle requiert en moyenne 25 mm d’eau par semaine (Fédération interdisciplinaire de l’horticulture ornementale du Québec [FIHOQ], 2008).
Solution :
Plantez plus de plantes, d'arbustes et d'arbres en privilégiant les espèces indigènes, natives du Québec, qui pousseront presque toute seules sans nécessiter beaucoup d’arrosage, de pesticides et d'engrais et qui résisteront mieux aux agressions climatiques, aux maladies et aux insectes ravageurs. Ceux-ci réduiront le ruissellement de l’eau et donc la contamination des cours d’eau et les îlots de chaleur.
Les plantes, arbres et arbustes ont un réseau racinaire bien développé qui permet de bien infiltrer l’eau dans le sol et ainsi de la purifier. Lorsque l’eau s’infiltre dans le sol, elle alimente les nappes souterraines nécessaires à l’irrigation des champs et l’alimentation en eau potable. C’est autant d’eau qui ne ruissellera pas, n’accumulera pas de contaminants, ne surchargera pas les réseaux d’égouts et ne contaminera pas les cours d’eau.
Les végétaux âgés d’au moins deux ans ne nécessitent aucune irrigation supplémentaire sur une base régulière, car leur système racinaire a la capacité de puiser l’eau du sol.
Augmenter les surfaces paysagées permet de :
- Réduire l’arrosage des plantes et donc de réduire sa consommation d’eau;
- Favoriser le maintien de la biodiversité ;
- Lutter contre les îlots de chaleur (favorise l’évapotranspiration) ;
- Réduire les risques d’inondation ;
- Augmenter la valeur de la propriété.
Saviez-vous que : Pour un aménagement paysager bien conçu, on estime qu’entre 25 et 50 % des sommes investies se transfèrent en valeur ajoutée à la propriété.
Pour un aménagement de 10 000 $, on estime en retirer entre 2 500 et 5 000 $ lors de la vente de la propriété (Institut canadien des évaluateurs [ICE] tiré de Maude David, mai 2017, Aménagement de gestion de l’eau sur la propriété privée: Analyse multicritère pour une implantation citoyenne. Essai présenté au Centre universitaire en environnement et développement durable en vue de l’obtention du grade de maîtrise en environnement sous la direction de Réjean De Ladurantaye dans le cadre de l’obtention de la Maîtrise en environnement. Université de Sherbrooke)
Fosse septique
Problématique :
Une installation non conforme, mal entretenue ou qui ne fonctionne pas adéquatement pollue les eaux souterraines et les cours d’eau.
Solution :
Veillez à vidanger votre fosse septique au moins une fois tous les 2 ans pour une résidence occupée en permanence ou au moins une fois tous les 4 ans pour une résidence saisonnière (180 jours ou moins par année).
Réduisez l’utilisation de produits chimiques et privilégiez les produits ménagers biodégradables: des bactéries empoisonnées ne peuvent traiter les eaux usées efficacement, alors choisissez plutôt des produits biodégradables.
Économisez l’eau: installez des économiseurs d’eau sur vos robinets, réparez les fuites et répartissez les douches dans le temps ainsi que le lavage des vêtements et de la vaisselle. Une trop grande consommation d’eau accélère la circulation dans la fosse et empêche la séparation des boues et de l’écume (chaque fois que de l’eau est évacuée dans la fosse, une quantité égale d’eau est dirigée vers l’élément épurateur).
Préservez votre élément épurateur:
- Maintenez loin de la zone de traitement les éléments qui pourraient compacter le sol (cabanon, piscine, entrée et circulation automobile);
- Saturez-le d’eau (détournez les gouttières et l’eau de ruissellement;
- N’arrosez pas ou ne brisez pas votre installation (racines des arbres et arbustes).
Évitez aussi d’y aménager des aires de jeux. Il est obligatoire de stabiliser avec de la végétation herbacée la superficie du champ d’épuration et de le laisser libre de quelconque aménagement.
Procédez à une vidange tous les 2 ans pour une résidence habitée en permanence ou au moins une fois tous les 4 ans pour une résidence saisonnière (180 jours ou moins par année). Source: Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isolées (Q-2, r.22).
Comment fonctionne une fosse septique?
Une installation septique conventionnelle possède habituellement deux composants qui assurent la purification des eaux usées provenant des résidences: la fosse septique (traitement primaire) et l’élément épurateur (traitement secondaire).
Le traitement primaire
Les eaux usées de la maison entrent dans la fosse septique, qui est constituée d’un réservoir enfoui dans le sol, lui-même constitué de deux compartiments. Le premier compartiment du réservoir permet de séparer les particules solides qui se déposent dans le fond (décantation) des huiles et graisses qui remontent à la surface (flottaison).
En sortant de ce premier compartiment, l’eau, légèrement clarifiée, est ensuite transportée dans le second compartiment, qui remplit la même fonction, c’est-à-dire poursuivre la séparation des boues et de l’écume. Ces compartiments permettent le prétraitement. C’est à cet endroit que l’activité des bactéries débute. Dès que l’eau atteint la fosse septique, elles commencent à digérer les solides organiques, ce qui amorce le traitement de l’eau.
Le traitement secondaire
L’élément épurateur le plus connu est l’élément épurateur modifié aménagé en lit d’absorption. L’eau partiellement traitée qui sort de la fosse septique est acheminée vers une série de tuyaux perforés. Le tout se trouve sur votre terrain. Le réseau de tuyaux perforés est installé dans une couche de gravier (pierre nette) de manière à ce que l’eau qui s’échappe des perforations puisse se répartir sur la surface du sol naturel pour faciliter l’infiltration. Le champ d’épuration est constitué d’un lit d’absorption dont le fond constitue la zone de traitement. Les micro-organismes qui y vivent poursuivent la décomposition des contaminants, des virus et des bactéries. Ce processus naturel de biodégradation permet d’éliminer les contaminants des eaux usées. L’eau ainsi épurée circule dans le sol pour ensuite atteindre les cours d’eau ou la nappe d’eau souterraine.
Mégots de cigarettes
Problématique :
Les mégots constituent la principale source de pollution des océans (c’est le déchet le plus jeté dans l’environnement). Les mégots représentent 30% des déchets ramassés sur les littoraux. Sur les 6000 milliards de cigarettes fumées chaque année dans le monde, on estime que 4500 milliards de mégots sont jetés annuellement dans l’environnement.
Solution :
Jetez vos mégots de cigarette dans une poubelle ou un cendrier (fixe ou de poche), plutôt que dans la rue ou dans la toilette. Si vous habitez Montréal, repérez les cendriers urbains «On recycle les mégots».
On estime qu’une seule cigarette pollue à elle seule, de 500 à 1000 litres d’eau (ou 1 m3 de neige)!
Plus de 4000 éléments entrent dans la composition d’une cigarette. Certains sont considérés comme très toxiques, comme les métaux lourds, le DDT (insecticide), la nicotine (un pesticide puissant), etc. Au contact de l’eau, le mégot va libérer ces composés et polluer l’eau. Aussi, les animaux les confondent souvent avec de la nourriture et les ingèrent. Leur toxicité a été prouvée, notamment pour des espèces aquatiques d’eau douce et d’eau salée. Les filtres sont quant à eux composés d’acétate de cellulose (plastique), par lequel est passée une fumée contenant les 4000 constituants de la cigarette, et mettront de 12 à 14 ans pour se dégrader en totalité. Lorsqu’on jette un mégot au sol, celui-ci sera entraîné par le vent et les eaux de ruissellement dans un cours d’eau. Jeté dans les toilettes, il pourra aussi aboutir dans un cours d’eau.
Sources:
Québec science, mai 2019, https://www.quebecscience.qc.ca/environnement/megots-cigarette-premiere-source-dechets-oceaniques/.
Imperial College of London, 2018, Cigarettes have a significant impact on the environment, not just health).
Reste au courant, inscris-toi !